
Kosmopoli:t, une recette qui marche !
Il est des jeux qui sont nominés aux As d’Or où, après y avoir joué, on se regarde entre joueurs d’un air incertain avec un sourire gêné… (non je ne citerais pas de nom). A l’inverse, il est des jeux pour lesquels, une fois testés, on se lève et on crie : « Bon sang de bonsoir ! Mais pourquoi lui n’est-il pas nominé ! » avant de se relancer dans une partie. Kosmopoli:t en fait partie !

- 4 à 8 joueurs, 10 ans et +, 6 min
- Un jeu de Florent Toscano et Julien Prothière
- Illustré par Stéphane Escapa
- Edité par Jeux Opla
- Nécessite une application mobile gratuite et un casque audio !
À vos fourneaux. Prêt ? Partez !
6 minutes. C’est le temps dont vous disposerez pour honorer toutes les commandes de vos clients. Pour cela, vous aurez autour de la table un serveur, un maître d’hôtel et des cuistots. Le serveur, lui, aura une application mobile devant les yeux et un casque sur les oreilles d’où apparaîtront différents clients pour lui susurrer leur commande. Le maître d’hôtel notera les commandes énoncées par le serveur et les tables correspondantes. Enfin, les cuistots s’occuperont de trouver la recette et les ingrédients associés parmi les cartes étalées devant eux.

Facile à première vue, n’est-ce-pas ? J’ai juste oublié de vous préciser que les plats sont dans 60 langues ou dialectes différents venant de tous les continents. C’est là tout le sel du jeu !

Cauchemar en cuisine…
S’en suivent donc les joies de voir tour à tour notre serveur les yeux écarquillés, essayant de comprendre ce qu’il vient d’entendre, de voir notre maître d’hôtel essayant tant bien que mal d’écrire de manière phonétique les noms de ces mystérieux plats et de voir nos cuistots en panique, cherchant désespérément de quel continent peut bien provenir ce mystérieux « Fakafutuna ». Une fois la bonne recette trouvée, il faudra trouver puis fournir la carte ingrédient associée au Maître d’hôtel, lequel la passera au Serveur en lui indiquant la table correspondante afin qu’il puisse valider la commande sur son écran. Gare aux erreurs de commande ou c’est le retour en cuisine avec des cuistots en panique essayant de corriger leur erreur sous les vociférations du Maître d’hôtel. Et on continue ainsi jusqu’à avoir servi toutes les tables ou que les 6 minutes fatidiques se soient écoulées.
Vous pourriez me dire que le jeu manque de rejouabilité avec une principe aussi simple. Je vous crierai alors dessus, tel un Philippe Etchebest du boardgame, pour vous répondre que vous vous êtes complètement trompé. Un système de niveau viendra augmenter la difficulté de la partie suivante en ajoutant des tables à servir, des nouvelles recettes et ingrédients, des clients filous qui vous commanderont des plats qui n’existent pas (à qui vous devrez servir la carte « yaourt »), un critique gastronomique caché parmi vos clients, des objectifs complémentaires… Les parties s’enchaînent et ne se ressemblent pas !
« Vous féliciterez le chef pour ce délicieux repas ! »
Pour moi, Kosmopoli:t à toutes les qualités d’un excellent party game. Les règles sont simples à expliquer, les parties sont courtes et dynamiques, le rire est au rendez-vous et l’envie de rejouer est entretenue par l’évolution du défi proposé. Si en plus, on ajoute à cela que le jeu a été créé par une équipe de linguistes dans le but de promouvoir des langues et dialectes méconnus, vous trouverez ainsi dans la boite un livret expliquant le making off du jeu, l’origine des langues et le travail des auteurs pour la sauvegarde de ses langues, que voulez-vous de plus ! Pour une fois, vous pourrez dire à votre conjoint qui ne supporte plus que vous rapportiez des boîtes de jeu à la maison qu’il ne s’agit plus de jouer mais de vous engager dans la sauvegarde du patrimoine culturel et immatériel mondial !
Je valide donc cet excellent jeu qui mérite de trôner dans toute ludothèque qui se respecte et lui décerne la rare note de 5 saucisses !
Une réaction au sujet de « Kosmopoli:t, une recette qui marche ! »
Merci pour cette belle critique ! Ça donne envie de tester !